La place des smartphones en Afrique…

Joset : « Marshal, as-tu vu le tout dernier Samsung Galaxy S4 »

Marshal : « Non, vu le prix astronomique, je me demande bien s’ils ne veulent pas l’exposer plutôt que de le vendre. »

Ce dialogue ironique de jeunes africains expose l’opinion générale sur les smartphones. En effet, l’intérêt pour cet outil révolutionnaire est énorme sur le continent. Jeux en ligne pour les enfants, réseaux sociaux et de partage pour les jeunes, gestions efficiente des mails et des activités pour les adultes : chaque génération est fan des smartphones. Cependant les prix sont énormes ; au Cameroun par exemple, le Samsung Galaxy S4 est vendu dans une agence de télécoms à 718 000 FCFA (env. 1100 euros) : c’est hyper cher. De Yaoundé à Lusaka en passant par Abidjan (drôle de trajet), le constat est le même : le prix du smartphone en Afrique contraste avec le pouvoir d’achat global.

Le marché africain est tellement prometteur (Selon le cabinet Greenwich Consulting, plus de 230 millions d’Africains auront accès à la 3G et à la LTE à l’horizon 2015) que je suis très surpris du peu d’intérêt qu’ont les constructeurs à rafler une bonne part de marché des smartphones. Ces derniers répliquent en disant que c’est au pouvoir public de les aider à fixer des prix abordables, ce que soutient d’ailleurs un ministre congolais : «  Il faut penser à la mise en place de zones franches et de zones économiques spéciales qui nous permettront, à notre avis, de faire arriver dans notre pays des équipements montés ou à monter à des coûts totalement compétitifs, en toute franchise douanière et fiscale. »

C’est bien vrai et beaucoup de gouvernements sont en train de revoir la donne mais pour moi sachant que  60 et 80% des réserves mondiales du coltan (colombite-tantalite) utilisé pour la fabrication des téléphones et smartphones est produit au Congo dans le Kivu en guerre (encore un autre sujet à développer) ces constructeurs se doivent de baisser les couts au travers d’innovations propres à l’Afrique, d’usines de production et de distribution locales. Ce serait à la fois un symbole de vision à long-terme et de reconnaissance à tous ces africains qui extraient dans des conditions difficiles le coltan (l’or numérique) si nécessaire au monde entier.

10 commentaires sur “La place des smartphones en Afrique…

  1. Très heureux qu’on se penche sur cette question. Pour moi, le problème réside Evidemment dans le pouvoir d’achat des Africains et les choix de consommation. Plus les revenus sont bas, plus ils seront consacrés aux besoins primaires (manger, boire…). A partir de ce moment la question de smartphone devient « un rêve » pour la majorité de la population. Regardons les téléphones dits « chinois »… Ils ont révolutionné le marché. Grâce à eux « tout le monde » a un téléphone et « qui fait tout ». Les entreprises qui veulent avoir les parts du marché africain doivent faire des efforts dans le coût de production et autres… Bon je laisse le reste pour la suite….

    • Je crois vraiment majorsteve que si nous trouvons réellement la réponse à cette question, on risque d’avoir le prix nobel de l’économie lool. Sincèrement y’a bcp de choses qu’on peut faire comme augmenter le salaire nominal, diminuer le taux d’imposition et autres… Mais en réalité le problème (en tout cas pour les smartphones) est tout autre. La plupart des gens aujourd’hui se demandent à quoi cela peut leur servir puisqu’ils n’arrivent même pas à « joindre les deux bouts ». Pour bcp, il faut un certain confort avant de songer à un smartphone qui apparait alors comme un bien de luxe. Une solution serait de créer des produits spéciaux pour l’Afrique (ce qui ne signifient pas qu’ils seraient de moindre qualité) qui sauraient s’adapter en terme de pouvoir de consommation actuel des populations.

  2. Moi je peux vous trouver des smartphone aussi puissant que les hauts de gamme hyper chers des constructeurs connus à des prix dix fois moins. Par exemple j’ai acheté une tablette android chinoise de 10 pouces récemment . Elle cadence un processeur 4 cœurs de 1,6Ghz, 2 Gb RAM, DD 16 Gb, port HDMI, support carte micro sd, 3G dongle, wifi, Bluetooth, APN 5Mpx et 2 Mpx, écran rétina. Tout ce dont peut rêver un fan des Smartphones et tablettes.J’ai eu ce matos à 1200 yuan (environ 200 USD ou 100 000 FCFA). Le fossé est énorme!!!! Je ne citerai pas le nom du constructeur mais je pense que c’est à ce genres de firmes qu’on doit donner l’occasion de s’exprimer sur le marché africain.

  3. Outre le pouvoir d’achat, il y a le niveau d’instruction et de maîtrise des TIC. Certaines personnes arrivent a peine a rédiger un SMS avec un téléphone bas de gamme. Alors leur demander de s’offrir un Smartphone de dernière génération sans pouvoir l’utiliser a 5% de ses capacités …..c’est loin d’être évident.

  4. Question très intéressante. L’avenir se jouera dans les marchés émergents. Je crois que même les fabricants de Smartphones de dernière génération l’ont compris : c’est ce qui justifie la déclinaison de leurs modèles haut de gamme en modèles aux prix plus abordables (iPhone 5C, Galaxy S4 Mini, HTC One Mini, etc…). Même si les efforts consentis par ces fabricants ne semblent pas encore être suffisants, il faut s’attendre à ce qu’ils redoublent d’ingéniosité dans le futur pour satisfaire les marchés des pays pauvres (africains), parce que c’est là que tout pourrait se jouer.

  5. Avoir des smartphones et savoir les utiliser est une chose, mais avoir des réseaux téléphoniques qui permettront un usage à full capacity est une autre. à mon sens cela doit aller de pair. prenons le cas des contrées dans lesquelles il n’y a pas de 3G… que feront ils là bas avec une Galaxys S4 mini…lol

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